La folle histoire de l’automobile et de la mode

Raffinement, style et élégance de la haute couture. Design, performance mécanique et carrosserie rutilante de l’automobile. Deux expressions du génie humain, bien plus étroitement liées qu’on ne l’imagine. Décryptag Depuis toujours, l’automobile et la mode semblent poursuivre un même but : influencer la société et les modes de vie. Inlassablement, repoussant toujours plus loin les limites du possible pour l’une, de l’acceptable pour l’autre, ces deux disciplines s’imposent au fil du  temps : affûtant leur style tout au long du XXe siècle, elles marquent le reflet des désirs, des goûts et des tendances esthétiques de chaque grande époque. Leur point commun ? Une certaine fascination pour ce qui est « exceptionnel »… déterminant qui va finir par les  unir l’une à l’autre. Fascinante, cette histoire a pris corps lors de l’exposition intitulée « L’Automobile et la Mode », à l’occasion du Mondial de l’Automobile 2014.

ÉLÉGANCE À LA FRANÇAISE… ET À L’ITALIENNE Panhard et Levassor (1897), Voisin Aérosport (1936), Matra 530 décorée par Sonia Delaunay, Citroën C3 revue et corrigée par Dolce et Gabanna (2003)… Lors de l’exposition « L’Automobile et la Mode », plus de 50 modèles emblématiques sont venus rappeler  combien les créateurs de mode ont compté dans l’invention de l’automobile. Ainsi, Hermès, sollicité par les constructeurs pour la réalisation de selleries de luxe, ira jusqu’à revêtir l’habitacle du break Volvo 240 Turbo bicolore… de cuir cousu main ! 1898 : LORSQUE LA MODE TOMBE SOUS LE CHARME Il faut remonter à la fin du XIXe siècle pour voir comment la mode est littéralement tombée sous le charme de cette nouvelle machine, extraordinaire, qui va devenir l’automobile. Une invention qui doit s’exhiber et se montrer pour mieux créer la sensation auprès du public : l’exposition internationale d’automobiles de 1898 puis les expositions universelles seront autant de lieux propices à la présentation des toutes dernières tendances… où il faut être vu et marquer les esprits. Or, ce tout nouveau moyen de locomotion   révolutionnaire, rapide, ouvert aux quatre vents, impose de nouvelles contraintes vestimentaires : la nécessité de se revêtir de cache-poussière, de se coiffer de grands chapeaux voilés, de se couvrir de couvertures chauffantes. TOUTE L’INSOUCIANCE DES ANNÉES FOLLESLes décennies suivantes vont connaître un emballement sans précédent. Les progrès techniques aidant, l’auto gagne en autonomie, en confort, en prestige et en puissance. Nous sommes dans les bien nommées années folles, faites d’insouciance, où on aime  fumer, faire la fête et conduire, de préférence vite, des voitures de sport qui voient arriver les premiers compresseurs. La mode suit la roue de l’automobile : elle invente alors des vêtements plus confortables et plus rationnels, comme la « petite robe noire » de Chanel,  implacable de simplicité…

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LE STYLE ART DÉCO S’IMPOSE Les grands couturiers et les carrossiers vont  alors rivaliser d’audace et de créativité à l’occasion des premiers concours d’élégance. Les premiers habillent les femmes, qui se parent des plus belles toilettes, des plus beaux chapeaux. Les seconds s’attachent à  affiner le style des lignes de châssis nus livrés pour de richissimes clients. NOUVELLE VAGUE… NOUVELLE « VOGUE » Tôt ou tard, la mode se démode : la haute couture s’oriente vers de futurs grands classiques. Cette nouvelle vague « tendance » s’affiche dans Life, Match ou Vogue. Les dernières Jaguar, Facel-Vega ou même l’avant-gardiste Citroën DS se disputent les unes de ces  grands magazines aux côtés de mannequins habillés par Nina Ricci, Christian Dior ou Lanvin. L’AUTO « HABILLÉE » EN PRÊT-À-PORTER En cette fin des années 1960, l’heure de la consommation de masse a sonné : les voitures sont produites en série, pour de la grande diffusion, les prix devenant plus abordables. Le secteur automobile découvre alors le « prêt-à-porter » que la mode met naturellement en avant : apparaissent les autos « blue-jean », de plus en plus fonctionnelles, comme une certaine R4 « Parisienne », dotée d’un hayon. LES ANNÉES PSYCHÉDÉLIQUES En cette veille des seventies, on ne doute plus de rien, y compris en automobile. Simca imagine la délirante « Fulgure », un prototype inerte préfigurant la voiture « volante de l’an 2000 ». Les incroyables concept cars Alfa Romeo Carabo (1968), Mercedes C-111  (1970) ou Maserati Boomerang (1971) conservent encore leurs roues, mais revendiquent une franche modernité avec une carrosserie taillée pour la vitesse pure. Aller vite est juste naturel, que l’on soit en Concorde ou en SM. Les Trente Glorieuses bâtent leur plein et le slogan « impossible n’est pas français » est sur toutes les bouches : la créativité prend le pouvoir. « Pop », « rock », les années 1970 voient fleurir – dans un panache de fumée – une explosion de couleurs psychédéliques avec des créateurs qui explorent tous les  possibles. Ainsi, la Méhari se fait plus « cool » encore que le Combi Volkswagen en adoptant une carrosserie en plastique. Tellement fantastique, ce matériau, que Courrèges s’en empare pour créer des vêtements en PVC, vinyle imprimé ou Rhodoïd… pendant que  Matra Automobiles lance une Bagheera à carrosserie en composite peinte d’un blanc immaculé, signée par André Courrèges. LA MODE POUR SE DÉMARQUER

Heureusement, le luxe fait de la résistance… et recette ! Il est toujours de bonde s’afficher en Mini Paul Smith, ou en Rover Vogue. Aujourd’hui, c’est la voiture qui suit la mode. Les designers et carrossiers s’immergent dans les défilés de la Fashion Week pour « flairer » les dernières tendances et transposer à l’automobile l’application de nouveaux matériaux.

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