L'Europe vient d'adopter une nouvelle législation concernant les voitures hybrides rechargeables.
Celle-ci pourrait mener à la fin anticipée de ce type de motorisation.
Les hybrides rechargeables (PHEV) ont le vent en poupe même si elles restent minoritaires face aux autres motorisations. Il faut dire qu’avec leur fiscalité avantageuse, que ce soit pour les particuliers (pas de malus et éligibles au bonus écologique) ou pour les entreprises (pas de TVS), les voitures dotées d’un moteur thermique puissant et d’un petit moteur électrique plaisent beaucoup. Mais elles plaisent beaucoup moins à la planète ! Selon de nombreuses études, la voiture hybride rechargeable pollue plus que ce que les constructeurs laissent penser.
Une consommation multipliée par cinq dans les faits
Lors de l’homologation des voitures électriques rechargeables, un organisme spécialisé calcule leurs émissions de CO2 grâce au cycle WLTP qui va indiquer la consommation du véhicule. Pour ce faire, l’organisme doit prendre une hypothèse sur le « facteur d’utilité ». C’est le temps que passe la voiture à rouler en 100 % électrique. Plus ce facteur d’utilité est élevé, moins la voiture émettra de CO2. Dans les faits cependant, le facteur d’utilité retenu pour l’homologation serait très loin de la réalité. Selon une étude récente de Transport & Environment, les hybrides rechargeables des particuliers consomment en moyenne 4,5 litres / 100 km, contre environ 8,5 litres / 100 km pour les PHEV de flottes d’entreprises, alors que les chiffres d’homologation tournent plutôt autour de 2 litres / 100 km.
Alors, pourquoi une telle différence ? Pour deux raisons principales. La première, c’est que les particuliers possesseurs d’une voiture hybride rechargeable vont la recharger beaucoup plus souvent que leurs homologues professionnels. Ces derniers n’ont pas forcément de quoi recharger à la maison (ou au travail) et le choix du PHEV par rapport à une voiture thermique n’était bien souvent qu’une considération fiscale. Sans compter que les cartes essence ne peuvent pas être utilisées pour faire un plein électrique. À l’inverse, les particuliers détenteurs d’une PHEV vont davantage avoir tendance à installer une prise de recharge à la maison, pour réduire les coûts de leurs trajets, en l’absence d’une carte d’entreprise pour faire le plein.
Les hybrides rechargeables ne sont pas conçues pour l’autoroute
La seconde raison tient à l’utilisation faite de la voiture. Un super conducteur qui parcourt plusieurs milliers de kilomètres par mois, ne tirera absolument pas parti de l’avantage de l’hybride face à un particulier qui fait moins de 50 km par jour sur des voies mixtes. D’autant plus que les versions hybrides rechargeables consomment plus que les versions thermiques similaires sur notre autoroute ou notre rocade, à cause du poids de leur batterie (entre 200 et 400 kg).