"Le moyen le plus fluide d'arriver d'un point à un autre, c'est de combiner les moyens de transports"
Signe du changement, dans les villes de l’hexagone, la voiture commence à être perçue comme une contrainte. A Londres, Paris, Milan ou Tokyo pour ne citer qu'elles, des moyens conséquents sont déployés pour mettre des bâtons dans les roues des automobilistes, péages, voies de bus élargies, interdiction de circuler en centre ville... "La catégorie des jeunes urbains voit désormais la voiture comme un fil à la patte et prône ce que nous appelons familièrement la VDA, Voiture Des Autres", explique Léa Marzloff, sociologue au sein du cabinet d'études Chronos , spécialisé dans les questions de mobilité.
Selon elle, la voiture, comme bien patrimonial et possession individuelle est un modèle en voie de péremption. "On sait que le moyen le plus fluide d'arriver d'un point à un autre, c'est de combiner les moyens de transports, voiture, puis bus, puis marche, etc.", explique-t-elle. "C'est pour cette raison que la SNCF, par exemple, investit dans le covoiturage. L'idée est de proposer à leurs clients un service multimodal". L'entreprise vient d'annoncer, avec le groupe Norauto, une prise de participation respective de 20% dans le capital de Green Cove Ingénierie, spécialisée dans le covoiturage. Elle est aussi sur les rangs pour l'appel d'offre d'Autolib', le futur service de voiture en libre service à Paris. Covoiturage, location, libre service, ces nouveaux modes de consommation de la voiture sont tout juste en train d'émerger. "Les nouvelles technologies de l'information rendent désormais possible leur massification. A l'avenir, on pourra gérer un déplacement multimodal grâce à Internet et aux téléphones portables", explique Léa Marzloff.
Si les offres de service se développent, le paradoxe est que les aides publiques soutiennent encore l'achat de voitures individuelles. En France, mais aussi dans les pays en voie de développement où la demande est croissante. En Chine, où s’est tenu le salon automobile de Shanghaï, les ventes augmentent malgré la crise, grâce, notamment, aux incitations fiscales. Dans 80% des cas, les consommateurs achètent leur première voiture. Idem en Inde, où l'offre développée par Tata favorise aussi la possession individuelle. En Martinique les infrastructures ne permettent pas encore le développement du vélo comme mode de déplacement alors que le co-voiturage peine a ce mettre en place nous y reviendrons dans une prochaine chronique…