Seul BMW tire son épingle du jeu en Allemagne sur le marché de l’électrique grâce à ses gammes iX1 et i4. Les tendances observées outre-Rhin servent souvent d’indicateurs à l’évolution du marché de l’automobile. La question est de savoir si l’effondrement des ventes des modèles électriques (BEV) constaté au cours du premier trimestre, et le retour en grâce des motorisations thermiques, marquent les prémices d’un retournement de marché dans l’Hexagone.
C’est grave docteur ?
En Allemagne, le net repli des ventes de 28,9 % des véhicules électriques observé en mars vient confirmer le premier diagnostic entrevu cet hiver avec un premier décrochage de 12,6 %. À l’échelle du marché, la part de l’électrique est aujourd’hui d’à peine 12 % (11,9 %). Faut-il y voir l’éclatement d’une bulle de l’électrique alimentée par les subventions à l’achat ? Ou un simple réajustement avant un rebond ?
Premières victimes : Mercedes et Volkswagen broient du noir. Et pour cause. Rappelons que les constructeurs sont soumis au respect des indicateurs CAFE. Ces derniers imposent aux industriels de disposer d’un mix énergétique suffisant sur l’électrique de manière à limiter les émissions de CO2 calculées sur l’ensemble de leurs ventes, au risque de s’exposer à de lourdes pénalités financières. En 2025, les contraintes seront d’ailleurs encore plus fortes, rappelait cet hiver Luca de Meo, directeur général de Renault Group.
Mercedes, Volkswagen, Porsche… l’électrique n’a plus la cote !
Au-delà de l’aspect commercial, le repli des ventes des modèles BEV revêt donc un enjeu stratégique pour les deux groupes allemands. Pour Mercedes, qui a vu ses ventes de voitures électriques baisser de 8 %, le mix en électrique atteint péniblement les 10 %. Du côté de Volkswagen, le repli est encore plus marqué à - 24 % ! Quant à Porsche, ses ventes de BEV dévissent de 52 %. Audi n’est pas mieux lotie. Les constructeurs allemands n’hésitent d’ailleurs plus à jouer la carte du thermique pour relancer leurs ventes. Car le Diesel a la cote outre-Rhin, avec une croissance des ventes de près de 10 % ! L’arrêt du bonus écologique met sans aucun doute un frein direct aux ventes de véhicules électriques (BEV), comme ce fut le cas dans d’autres pays y compris la Norvège.
À l’inverse de ses camarades constructeurs, BMW affiche une dynamique de bon élève. Rappelons que l’an dernier, le groupe a écoulé 376 183 véhicules 100 % électriques. Un chiffre en progression de 74,4 % par rapport à l’année précédente. La part des modèles électriques dans son mix de ventes atteint 14,7 %. L’effet nouveauté n’est sans doute pas étranger à sa réussite actuelle. Outre le SUV compact iX1 et le Gran Coupé i4, la nouvelle berline BMW i5 est venue étoffer une gamme riche de 18 modèles BEV. C’est loin d’être le cas en Martinique et en Guadeloupe avec des résultats très mitigés…
L’effondrement des ventes pourrait toucher la France
Commentant les mauvais résultats du marché allemand, le ministre des Transports, Volker Wissing, a rappelé sur la chaîne ZDF l’objectif de la mise à la route de 15 millions de voitures électriques d’ici à 2030. Rappelant « que ce n’est pas une solution de créer durablement un marché avec des subventions ». Mais qu’en revanche les constructeurs devaient proposer des offres attractives, relançant par là même la bataille des prix déjà à l’œuvre sur l’électrique.
Toujours est-il que les conséquences de l’arrêt des subventions en Allemagne, sont sans appel. En France, la fin du leasing social et un bonus écologique moins favorable pourraient bien sanctionner les constructeurs de la même façon au printemps. En Martinique et en Guadeloupe des rumeurs insistantes évoquent la revente de la société distributrice actuelle de BMW et MINI local… A suivre sur GTMAG.fr pour connaître le futur repreneur…
JMW pour GTMAG.fr