Les femmes ont, quant à elles, une conduite beaucoup moins agressive et n’ont pas d’attachement narcissique à leur voiture. Elles souhaitent avant tout conduire une voiture pratique. Au volant, elles sont moins individualistes que les hommes, plus respectueuses des règles et plus attentives aux autres .
Ces affirmations sont toutefois à tempérer. Le modèle traditionnel homme-femme a fortement changé ces dernières décennies. Les enfants sont aujourd’hui habitués à voir leurs mamans conduire une voiture. La moitié des permis de conduire sont détenus par des femmes et ces dernières représentent un tiers des acheteurs de voitures. Elles n’ont plus besoin d’un homme pour choisir leur véhicule et craquent aussi pour certains modèles. Dans le couple, ce sont même souvent elles qui ont le pouvoir décisionnaire. Elles ne peuvent donc plus être ignorées. Leurs attentes entrent en ligne de compte au même titre que celles de leurs homologues masculins. Les constructeurs automobiles l’ont d’ailleurs bien compris et l’affirment : les modèles de voiture n’échappent plus à la féminisation. Penser à la clientèle féminine est devenu une étape nécessaire et même inévitable .
Ces dernières années, la voiture n’a donc pas eu d’autre choix que de s’adapter à la femme. Les exigences ont été revues à la hausse car en matière d’automobile, les femmes ont des attentes pointues. Là où les hommes attachent surtout de l’importance à la performance, les femmes donnent la priorité au confort, au design et au service. Une femme veut que sa voiture soit belle. Les designers ont donc développé des gammes de couleurs, de textiles et une multitude de petites choses qui séduisent les femmes : des accessoires, des accoudoirs, des espaces de rangement. Produit purement technique auparavant, la voiture est aujourd’hui un produit utile et pratique. Les hommes ne s’en plaignent pas. Au contraire. Grâce à la féminisation de l’automobile, ils profitent pleinement du confort, gadgets et autres commodités qui ont une fonction très précise : leur simplifier la vie.
Voiture et affection
Certains entretiennent un rapport affectif fort avec leur véhicule. Protéger dans son habitacle, le conducteur est un peu comme chez lui. La voiture est, en fait, le prolongement de la maison. Lorsqu’il se retrouve dans sa voiture, le conducteur entre immédiatement dans un environnement familier.
La voiture traverse, avec son conducteur, différentes étapes de la vie. Les enfants s’amusent souvent à lui donner un petit nom : Titine ou Titounette. La voiture n’est plus un objet. Elle passe à l’état de sujet. Elle devient une sorte de compagnon de route, témoin d’émotions diverses : le conducteur s’ennuie dans les bouchons, s’énerve sur les chauffards, angoisse dans les situations difficiles. Lorsque sa voiture le lâche, il se sent parfois triste, abandonné, déçu. Un peu comme si un compagnon l’avait quitté .