La situation de l’industrie Auto Européenne en 2024

L’appareil industriel européen

L’industrie automobile couvre un vaste ensemble d’entreprises et de métiers, et si elle est présente dans tous les pays pour la maintenance des véhicules à travers des réseaux diffus d’expertise, seuls quelques pays disposent d’une maîtrise complète de la chaîne de valeur. L’industrie automobile a déjà connu de multiples transformations dans ses structures, ses implantations et ses produits. L’accélération de l’électrification du parc intervient sur un terrain industriel fragilisé par la crise de 2008 mais aussi avec des constructeurs européens dont la position sur le marché chinois est affaiblie. Ce marché n’est plus un terrain facilement accessible pour produire les volumes nécessaires au financement de la mutation technologique. Non seulement les constructeurs européens ont piteusement échoué à imposer, notamment aux États-Unis, leur modèle basé sur le moteur diesel, mais ils n’ont pas vu venir la montée en puissance rapide de leurs concurrents et partenaires chinois dans les véhicules électriques.

Or, cette crise vient se surajouter à un environnement déjà complexe. Tous les facteurs qui ont contribué à l’ascension historique de cette industrie depuis 130 ans sont remis en cause :
– l’automobile, vécue comme un vecteur de liberté, est désormais contestée dans les zones où des solutions alternatives de mobilité existent ;
– la motorisation thermique efficace et peu coûteuse, vue comme polluante et émettrice de CO2, est en cours de mutation vers l’électrification ;
– les grands constructeurs mondiaux, autrefois dominants, sont contestés par la Chine et par des nouveaux venus comme Tesla ;
– le modèle économique d’accès à la pleine propriété de véhicules régulièrement renouvelés est progressivement remplacé par la location de longue durée voire le covoiturage.

L’industrie automobile européenne est donc engagée dans une série de transformations profondes dont l’électrification n’est que la partie visible. Repousser ou moduler la fin de la vente des moteurs thermiques ne serait pas une solution simple à mettre en œuvre compte tenu des investissements engagés. Elle ne répondrait que partiellement aux défis de la transformation de cette industrie vitale pour l’économie européenne.

En effet, en 2023, l’UE comprend 213 usines d’assemblage. La production directe de véhicules emploie 2.435.000 de salariés en Europe en 2021, la production indirecte 665.000 personnes. Mais c’est l’usage qui génère le plus d’emplois, soit 4 millions dont 1.400.000 pour la vente et 1.385.000 pour la réparation. À ces emplois, il faut ajouter les professionnels du transport, soit 1,6 million de personnes pour le transport de passagers et 3,3 pour le fret. Enfin, les travaux routiers emploient 769.000 personnes. Ces 13 millions d’Européens qui œuvrent dans le monde de la mobilité routière ne seront pas tous impliqués dans la mutation vers la mobilité électrique. 

 

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