La Chine en solo électrifié face à l’Europe

Cette industrie automobile Européenne a besoin de stabilité pour faire évoluer son offre et convaincre les clients, et son évolution vers la voiture électrique surprend et inquiète. Mais, la Chine vient de confirmer l’extrême vitalité de son engagement dans les véhicules à nouvelle énergie (NEV). Le Salon de l’automobile de Pékin qui s’est déroulé du 25 avril au 4 mai 2024, première édition depuis 2018, a fêté la domination mondiale de l’automobile chinoise. Dans un pays où l’industrie automobile n’existait pas, il y a quarante ans, et qui a produit, en 2023, 27,7 millions de véhicules et en exporte déjà 5,4 millions dont 3,6 millions de NEVs, ce Salon qui présentait 300 modèles électriques, dont 117 nouveaux modèles, a démontré le savoir-faire rapidement acquis par l’industrie automobile chinoise.

La Chine n’a plus besoin de ses mentors occidentaux ou asiatiques pour produire elle-même les voitures de haute technologie dont le marché intérieur est friand. Volkswagen (VW), Mercedes, BMW, Porsche, Lamborghini, Toyota sont certes encore présents avec leurs nouveaux modèles électriques, pour l’essentiel spécialement conçus pour le marché chinois. Mais leur domination est sévèrement contestée. Car ce sont les constructeurs locaux qui dominent désormais avec une avalanche de marques et de nouveaux modèles, dont émergent des leaders à l’ambition mondiale. Parmi ceux-ci, Build Your Dreams (BYD), producteur de voitures fondé 2003, qui a multiplié par 5 sa production depuis 2014, et investit massivement hors de Chine. De cette profusion d’innovations, se dégage la volonté de la Chine de transgresser, dans tous les domaines – architecture, formes, matériaux, connectivité, conception, usages – les bornes du système automobile qui prévalaient jusqu’alors sous le leadership occidental, japonais et coréen.

Au moment où, en Europe, la volonté de sortir du véhicule thermique en 2035 est encore vacillante, la Chine se focalise sur l’électrification et l’intelligence des véhicules. La Chine a méthodiquement planifié son offensive sur le marché automobile en s’engageant dans la maîtrise complète de la chaîne de valeur de production du véhicule électrique, de la mine au recyclage. Les résultats obtenus ne doivent rien au hasard, mais sont le fruit d’une planification entre les pouvoirs publics et les constructeurs privés et publics. La Chine a exploité depuis 1980 comme marche-pied temporaire les joint-ventures avec les constructeurs occidentaux et asiatiques, qui, ravis de l’aubaine de l’accès au mirifique marché chinois, n’ont compris que trop tard qu’il s’agissait d’un piège. Depuis Renault, Mitsubishi, Stellantis, Suzuki ont quitté le marché chinois.

 

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