La transition électrique de l’industrie automobile
L'industrie automobile européenne fait face à une équation complexe en ce début d'année 2025 : respecter des objectifs environnementaux ambitieux tout en maintenant sa compétitivité face à une concurrence internationale féroce. Les batteries tout-solide offrent une opportunité stratégique, mais leur industrialisation reste un défi. L'impact sur l'emploi nécessite une anticipation et un accompagnement adapté pour préparer les talents de demain. Entre innovations technologiques, enjeux sociaux et défis économiques, l'avenir du secteur se jouera sur sa capacité à concilier ces différentes dimensions.
Pression environnementale : un levier de transformation
Depuis le 1er janvier 2025, la norme européenne CAFE (Corporate Average Fuel Economy) devient plus stricte. Le seuil moyen autorisé d’émissions de CO2 des véhicules neufs vendus va en effet être abaissé de 15 % et en cas de non-respect, les constructeurs s’exposent à de lourdes amendes. Pour les éviter, la part de l’électrique devrait représenter en moyenne 20 % du mix total des ventes.
Face à ces contraintes, les constructeurs vendant moins de véhicules électriques (VE), choisissent de mettre en commun leurs émissions et d’acheter des crédits carbones à des spécialistes des véhicules électriques comme Tesla et Polestar. En abaissant ainsi leur moyenne, ils peuvent éviter de débourser plusieurs centaines de millions d'euros de pénalités tout en s’appuyant sur les bonnes performances de Tesla et Polestar dans ce domaine.
Cependant, la concurrence internationale complique la donne. Les fabricants chinois de VE, comme BYD, augmentent leur présence en Europe grâce à des modèles plus abordables, forçant les acteurs locaux à innover rapidement pour maintenir leur compétitivité.
Les batteries tout-solide : une innovation stratégique pour l’Europe
Pour soutenir la transition électrique, l’Europe mise sur une innovation majeure : les batteries tout-solide. Ces batteries, plus sûres et offrant une densité énergétique supérieure, pourraient transformer le marché des VE. Des entreprises européennes comme Northvolt et ACC (Automotive Cells Company) investissent massivement dans cette technologie. En France, la multiplication des gigafactories, notamment à Douvrin (dans les Hauts-de-France), illustre la volonté de réduire la dépendance aux importations asiatiques.
Cependant, malgré leur potentiel, l’adoption rapide de ces batteries est freinée par le coût élevé de production et les difficultés à passer à une fabrication en grande série. De plus, l’Europe doit rivaliser avec des acteurs asiatiques bien établis, comme CATL (Contemporary Amperex Technology Co. Limited), qui est actuellement l'un des leaders mondiaux du marché des batteries.