Dès sa naissance, la voiture électrique a suscité mille et une réactions. Encensée, redoutée ou critiquée selon les bords, le véhicule alimenté par électricité continue de faire débat. Batteries difficiles à recycler, extraction de minerais rares… Les critiques à l’égard de l’e-car sont plus virulentes que jamais. Mais on oublie souvent que la voiture thermique requiert elle aussi des terres rares, en plus du pétrole.
Insatisfaits du peu de données objectives sur la voiture électrique, les suisses Jérôme Piguet et Marc Muller, auteurs du documentaire À Contresens : Voiture Electrique, la Grande Intoxication (bande annonce ci-dessous) sont partis sur le terrain enquêter sur les enjeux écologiques et humains du véhicule électrique à tous les niveaux, de l’extraction des métaux à son utilisation au quotidien et son recyclage, entreprenant le voyage de la Suisse au Congo en passant par la France et le Chili. Pour s’assurer de la véracité des faits, l’équipe du documentaire s’est mis dans l’idée d’aller voir ce qui se cachait sous le capot de deux véhicules concurrents : démonter et extraire le moteur d’une voiture thermique (une Fiat Punto) et la batterie d’une voiture électrique (une Renault Zoé).
Résultat des courses : le moteur thermique de la Fiat contiendrait principalement du plastique, du métal et un matériau qu’on appelle aussi « terre rare« . La batterie de la Zoé quant à elle, contient du cuivre, du métal, du lithium et du cobalt. Surprise : elle ne contient aucune terre rare. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le cobalt n’entre pas dans la catégorie des terres rares, tableau périodique des éléments à l’appui.
Bien sûr, il faut se tenir à l’écart des généralités, et certaines voitures électriques contiennent des terres rares dans leurs batteries, quand d’autres voitures thermiques n’en contiennent pas dans leur moteur. Cela dit, la première impression qui se dégage de cette comparaison est qu’une voiture essence ou diesel peut aussi demander d’extraire des terres rares.
Notons que certains pots d’échappement et de nombreux systèmes de filtration du diesel utilisent du cérium, élément figurant dans la liste des 17 terres rares. Idem pour les bougies d’allumage pouvant contenir de l’yttrium.
En plus du moteur, les véhicules thermiques nécessitent, à l’image des véhicules électriques, une batterie accessoire leur fournissant l’énergie nécessaire à démarrer, mais aussi à alimenter certains accessoires de bord.
Ces batteries sont souvent constituées de plaques de plomb et de dioxyde de plomb, immergées dans de l’acide sulfurique faisant office d’électrolyte. Certaines batteries de voitures thermiques peuvent également avoir recours au lithium-ion, matière utilisée dans la plupart des batteries de voitures électriques.
Sous forme élémentaire, les terres rares ont un aspect métallique et sont assez malléables, dotées de plusieurs propriétés électromagnétiques.